La troisième oreille de Luis Buñuel

Techniques sensorielles de l’expression du fantasme dans Belle de jour (1967)

Auteurs

  • Hélène Godin Université Grenoble Alpes UMR 3516 Litt&Arts

DOI :

https://doi.org/10.26754/ojs_bunuel/bunuel.2025112170

Mots-clés :

Luis Buñuel, Belle de jour, fantasme, vue, ouïe

Résumé

Le mot « fantasme », issu du grec phantasma, signifie à la fois fantôme et hallucination visuelle. Il s’agit ici moins d’une représentation visuelle que de l’expression d’une action, c’est à dire l’expérience de cet accomplissement avec toutes les trajectoires esquissées, toutes les sensations humaines ainsi procurées. En d’autres termes, il y a fantasme à partir du moment où il y a création d’une image. Nous considérerons l’image non pas comme la représentation visuelle d’un scénario, mais comme l’exercice, l’expression, la révélation et/ou la reproduction d’une perception sensorielle. Nous explorerons dans quelle mesure la mise en échec du sens de la vue nécessaire à la construction du fantasme dans Belle de Jour est contrée par la mise en acte d’une nouvelle technique expérimentale d’observation matérialisée par le sens de l’ouïe. De la sorte nous déploierons une possible lecture d’une cartographie sensorielle du fantasme par la diffraction du regard vers un « oeil » interne et l’activation d’un rythme intérieur. À ce titre, nous convoquerons l’une des références majeures de Luis Buñuel, le Marquis de Sade, et notamment l’adaptation cinématographique des 120 journées de Sodome par Pier Paolo Pasolini (1975), afin d’appuyer l’importance de l’écoute dans la construction visuelle de l’image du fantasme. Notre cheminement décrit une technique sensorielle de l’expression du fantasme jalonnée de détournements de l’utilisation première de la vue et de l’ouïe. Nous verrons ainsi que quand le regard de front est mis en échec, le personnage s’en affranchit par le regard latéral et la création de son propre cabinet de surveillance. Nous expliquerons alors à quel point l’écoute prend toute son importance, et aboutirons à la création d’un rythme intérieur permettant l’ouverture du regard.

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Publiée

2025-07-27

Numéro

Rubrique

Varia

Comment citer

Godin, H. (2025). La troisième oreille de Luis Buñuel: Techniques sensorielles de l’expression du fantasme dans Belle de jour (1967). Buñueliana, 4(1), 83-98. https://doi.org/10.26754/ojs_bunuel/bunuel.2025112170